Le Saint Eloi
Il s'agit d'un vapeur français construit le 25 mars 1909 par les Atelier et Chantier de France situés à Dunkerque.
Il est livré à la Société Anonyme desHauts Fourneaux Forges et Aciéries de Denain et Anzine le 14 avril et armé à Dunkerque.
Le 5 juin 1917, il quitte La Pallice à 18 heures à la tête d’un convoi de 12 vapeurs,l’arrivée est prévu à Quiberon le 6 juin à 9 heures 30. Son chargement n’est pas identifié, mais probablement du charbon .
Le convoi est escorté par deux patrouilleurs,”LaSauterelle”et”Le Cobra”. Dans la nuit du 5 au 6 juin ,les conditions météo sont favorables: temps clair ,mer calme .Le convoi fait route au N.50.W à une vitesse de 7 nœuds afin de laisser l’ile d’Yeu dans l’Ouest, la distance entre les bateaux est de 400 à 800 mètres. A 0 heures 40 le Saint Eloi qui est le navire de tête est secoué par une très forte détonation sur tribord avant et par le travers de la chaufferie tuant sur le coups deux chauffeurs et le second mécanicien.Le bâtiment sombre en 10 minutes vers le pont d’Yeu.
Aucun autre bâtiment n’est attaqué ce qui laissera à croire que le Saint Eloi a heurté une mine. La Sauterelle restera jusqu’à 1
heure 40 du matin afin de récupérer les derniers naufragés,il rejoindra au bout d’une heure les derniers bâtiments du convoi qu’il escortera jusqu’à la Pallice.
Recherches effectuées le 16/04/1998 par Romain Duran
CARACTÉRISTIQUES:
JAUGE NET: 1993 TONNEAUX
LONGUEUR : 273,1 PIEDS (82.6 métres )
LARGEUR : 38,9 PIEDS (11.68 métres )
TIRANT D’EAU EN CHARGE : 20,3 PIEDS (6,95 métres )
MOTEUR : 156 CHEVAUX TRIPLE EXPANSION
HÉLICE : TRIPALES
ÉQUIPAGE : 26 HOMMES
Le saint Eloi repose aujourd’hui sur un fond sableux par 39 mètres de fond. Il a reçu deux torpilles ,la premier par tribord avant et la seconde par le travers de la chaufferie .(Ceci explique aujourd’hui en partie l’état de l’épave.)
Ce torpillage est probablement la cause du sous marin UC-72
La "Société des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Denain et Anzin" possédait à ses débuts sa propre flotte de cargos qui lui amenait à Dunkerque les minerais d'Espagne nécessaires à son exploitation. Cette flotte comprit d'abord les "Routegui" "Cadigal" "Galindo" et "San Martin" de 1.500 T. D.W. chacun, noms bien caractéristiques de la Péninsule et familiers des marins. Il y eut ensuite le "Saint Pierre" acheté en 1897 - le premier cargo de la Société Navale de l'Ouest datant de 1880 - et enfin pour remplacer ces cargos naufragés ou rendus à bout de bord, deux navires de 3.500 T.D.W. les "Saint Eloi" et "Sainte Barbe". Ces derniers avaient été construits par les Chantiers de France à Dunkerque respectivement en 1909 et 1914, mais ils furent torpillés au cours de la guerre 1914-1918 par des sous-marins allemands.
Plongée
Il était une fois .... Le Saint Eloi
A l'époque où la plongée n'était pas encore aussi développée que maintenant, je venais de passer mon niveau 2 dans le Pacifique.
La mer y était transparente et bien chaude...
A mon retour en France, en 1985, accompagné de Philippe, qui avait commencé à gouter à la plongée épave, je débarque dans un célèbre magasin de plongée sur Paris.
Là, je m'équipe: Bi 2X10l, combinaison, détendeur, Fenzy (Le stab n'était pas encore à la mode), profondimètre à aiguille ! J’investis même dans un compresseur d'occasion.
Donc, comme vous devinez la suite, ma première plongée sur épave, ce fut sur le Saint Eloi ...
Malgré la 7 mm Iceberg pro, soit disant le must de l'époque, j'étais congelé au bout d'une dizaine de minutes.
La visibilité ne dépassant pas les 2 mètres, je regrettais le Pacifique et mes nombreux achats ....
Les années ont passés, j'ai plongé sur bien d'autres épaves, en gardant ce mauvais souvenir du Saint Eloi.
14 juillet 2013, les conditions météo sont excellentes depuis plusieurs jours, la visibilité également.
Bruno et Michel sont disponibles dans l'après midi, Marion et Sylvain seront nos surveillants surface, je propose, à la stupéfaction générale, une plongée sur le Saint Eloi !
Après un moment d'hésitation, ils acceptent le challenge.
Après la mise à l'eau, la visibilité semble bonne.
Bien sur, il reste encore de nombreuses particules, mais nous pouvons enfin découvrir une épave presque inconnue.
La machine à vapeur est toujours là, elle n'a pas bouger depuis ma dernière visite.
Un homard nous attends près des chaudières, serait ce notre guide de ce jour ?
Non, il ne semble pas apprécier notre présence sur son domaine. Tant pis, nous poursuivons vers l'arrière pour admirer la très belle hélice du Saint Eloi.
Je me penche sous la poupe, et j’aperçois ...
Non, je ne suis pas narcosé à 40 mètres, ce sont bien des maigres juvéniles , avec leurs formes de daurades arrondies et leur couleur marron dorée.
J'en avais déjà rencontré lors d'un weekend épaves sur l'ile d'Oléron, mais jamais autour de l'ile d'Yeu.
Serais encore un signe du réchauffement climatique, ou bien le fait que nous ne fréquentons que rarement cette zone de plongée ?
Le temps passe vite, il nous faut déjà remonter sans avoir pu aller explorer l'avant de l'épave.
Ce n'est pas grave, j'y retournerai dans une dizaine d'année :)
Jean Marc Cadou
Luc HÉBERT (dimanche, 27 août 2017 23:23)
Bonjour,
Mon père était sur le St Eloi quand celui-ci a coulé. Il a raconté ses mémoires dont j'ai fait un livre.
Plusieurs pages sont consacrées à ce naufrage.
Si vous m'envoyez votre adresse email à : luc.hebert@orange.fr, je vous enverrai l'extrait du livre donnant des détails précis sur ce naufrage, détails qui correspondent à ce que vous écrivez sur votre site.
Cordialement, Luc Hébert.
dark angel (samedi, 24 mai 2014 17:01)
bravo Jean Marc , jolie récit ! enfin le st éloi avec de la visi ... très belle épave.
bravo messieurs.