VILLE DE ROCHEFORT (ex Ville de Buenos Aires)
Historique
C'est un cargo à vapeur français construit en 1882 aux Chantiers de la Seyne sur Mer sous le nom de Ville de Buenos Aires pour la Compagnie Maritime des Chargeurs Réunis. Il est en vendu en juillet 1899 à la Compagnie des Bateaux à Vapeur du Nord et renommé en 1901: Ville de Rochefort.
Long de 94 mètres, jauge de 2200 tx, 1 machine de 1000cv, 2 chaudières cylindriques.
Le vapeur Ville de Rochefort, venat de Pauillac avec un chargement divers, est abordé à 3 heures le 14 octobre 1910 par le vapeur anglais Peveril, parti de Saint Nazaire sur lest, à destination de Bilbao. Le temps est clair mais à grains et une forte brise de nord est souffle en tempête. Lorsqu'il se fait aborder par le Peveril, le choc est si violent que l'étrave du navire abordeur pénètre jusqu'à l'hiloire du panneau n°7 du Ville de Rochefort.
Aussitôt l'équipage se précipite aux embarcations, mais dans la confusion et sous le choc seuls 3 survivants subsisteront sur une plate reposant sur un des panneaux du navire, tandis que 23 victimes périront dans les flots. A 9 h 30, le bateau de sauvetage de l'Herbaudière est mis à l'eau et se rend sur les lieux du drame dans l'espoir de retrouver des survivants. A son retour une foule de personnes l'attend, mais il rentre bredouille. On imagine l'émoi causé parmi la population de marins et de pêcheurs que compte l'île de Noirmoutier, d'autant plus que le capitaine Palvadeau qui commandait la Ville de Rochefort était natif de Noirmoutier.
Plongée
Etant moi-même marin-pêcheur, je ne peux rester indifférent à ces marins disparus il y a 90 ans.
10 heures: un dimanche matin, avec mes amis habituels, départ de l'Herbaudière. Embarquement à la cale centrale avec tout notre matériel. En sortant du port, je jette un coup d'oeil sur ma droite où se trouve la cabane du bateau de sauvetage, lieu d'où sont partis les sauveteurs, dans la même direction que nous, le 14/10/1910. Aujourd'hui, on y trouve le "club de plongée du coin".
11 heures: arrivée sur le site, après un repérage rapide et avoir jeté le mouillage, je m'équipe rapidement. Les conditions sont bonnes, l'eau devrait être assez claire. Effectivement, en descendant le long du bout, 16 mètres en dessous, j'aperçois deux grosses masses sombres: les chaudières. Je ne m'attarde pas. Mon objectif est de faire le tour de toute l'épave: 95 mètres de long, ça fait une belle ballade. Je pars à tribord, je longe son flanc encore en assez bon état malgré les années. Je regarde ma boussole, cap au nord. J'aperçois l'avant. En contournant l'étrave, je découvre deux magnifiques ancres à jas. Sur ma droite, un reste de mât.
Cap vers l'arrière, le flanc babord est en moins bon état. Je passe de nouveau. Je passe de nouveau les chaudières et aperçois un autre mât, plus petit. Ce qui fait penser que l'épave s'est couchée sur son flanc bâbord en s'abîmant dans les flots. Puis, j'arrive sur la poupe: on y voit le secteur de barre mais pas d'hélice. Je continue mon exploration en suivant la ligne d'arbre pour retourner vers les machines et retrouver la ligne de mouillage.
Je regarde mon manomètre. La quantité d'air approche le niveau de la réserve. Il est temps d'entamer ma remontée.
A bientôt, donc, capitaine Palvadeau et ton équipage! Peut-être t'avait-on oublié mais, aujourd'hui, tu ressurgis dans nos mémoires et nous allons parler de toi.
Dominique Chauvin
pêcheur à Noirmoutier, armateur de l'Optimiste
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Michel Maraval (mercredi, 31 décembre 2014 00:44)
je pense que la photo d'époque correspond à un autre bateau d'environ 40 mètres !
Marly Dousseau Mayrink (vendredi, 29 mai 2015 19:20)
Je viens pour vous dire merci. Merci beaucoup. Mon arrière-grand-mère est venue immigré pour le Brésil, avec ses parents, à 1885, par le vapeur Ville de Buenos Ayres. Ils sont partis de la Dordogne vers Le Havre. Je savais sur le destin du bateau, mais rencontrer les explications plus détaillés et le film... ah! le film! m'ont beaucoup emouvé. Avec admiration, mes amitiés.
Marly
ANGES (dimanche, 03 janvier 2016 15:55)
Erreur corrigé pour la photo d'archive. Merci à Hervé Marsaud pour la fourniture des photos d'archive.